lundi 16 janvier 2012

L'esprit et la chair



Il est si facile de juger selon la chair ou selon l'esprit. Mais que sait-on ? Que sait-on des blessures qui lentement vident le corps et l'âme de leur substance ? Que sait-on des joies et des peines ? Que sait-on des efforts et des paresses ? Que sait-on des vérités et des mensonges ?


Certains en col romain ou djelabba ou kippa se posent en juge au nom d'un dieu. Mais quel dieu est-il assez mesquin pour se preoccuper des affaires des hommes ? Des petits jeunes hommes exposent en chaire des jugements sur ceux qui en dessous écoutent. Des hommes et des femmes qui portent des vies entières, du labeur, des douleurs, des jouissances et des exhubérances. Que savent-ils ces jeunes gens à qui du nez coule encore le lait de leur nourrice ? Rien. Pas une once de savoir profond sur le réel de la vie de hommes.


Les vikings n'ont pas compris la christianisation parce qu'ils n'avaient pas de prêtres.


Aujourd'hui d'autres prêtres, mais toujours pour un pouvoir, nous sermonent sur la crise et les danger du populisme.


Que savent-ils des souffrances et des joies de ceux qui se lèvent avant le jour pour faire avancer la machine ?


Je suis comme un viking. Je ne comprend pas les prêtres. Ou plus exactement je comprend trés bien où ils veulent en venir; et je n'admet pas qu'ils viennent se pavanner en costume croisé ou en tout autre tenue de leur apparat sous les fenêtres de ce qui me reste de vie.


Mon esprit et ma chair sont à moi; ils viennent d'un temps bien plus ancien que celui du règne des prêtres, qu'ils portent croix, croissant, étoile, rose, bonnet phrigien ou autre.


Ce matin la glace était au rendez vous de la chair et de l'esprit. Il y avait un dieu qui souriait dans le pâle soleil d'hiver. J'etais le "prêtre" de mon ôde à la vie: les mains qui oeuvrent pour que demain soit meilleur qu'hier.


Mes outils sont tranchants. Bien davantage que les mots de ceux qui pontifient de leur bureau bien chauffé.


Mes mains sont douces au soir tombé, bien plus douce que tous les mots exhumés de livres poussiéreux.


Mon esprit est vivant, bien davantage que celui de ceux qui construisent les barreaux de nos modernes prisons.


"Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

Ami entends-tu le cri sourd du pays qu'on enchaîne ?


Je l'entend, avec mon esprit et ma chair. Widerstand.

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