mercredi 18 novembre 2015

A bord

 Il y a de la place. Pour le rêve qui prend sa place dans le réel. Pour l'esprit qui fait la part des choses et du vivant. Pour la main qui répond lorsque le verbe l'exige et pour les mots qui surgissent lorsque le geste est en suspend. Pour le plus être dans l'instant de la présence des forces.
Oui, il y a de la place.
Dites "ami" et entrez.

mardi 7 juillet 2015

Laisses de mer






"Le grondement de la mer qui rapporte"

Il fallait bien cela. Un peu de temps pour prendre la mesure des choses et jeter par dessus bord tout le fatras des idées et des considérations éthico-morales. En bref, voir avec des yeux sans regarder par le miroir déformant des abstractions intellectuelles ou l'appareil optique des réponses toutes faites.

Bienvenu à bord. Il y a de la place.

jeudi 12 décembre 2013

L'improbable



Tout d'abord, on n'y prête pas attention. Les détails sont infimes. Juste un brin d'herbe dans la prairie qui ne se plie pas tout à fait de la même façon sous le vent qui passe.
Ensuite on essuie son regard comme le font les myopes avec les verres de leurs lunettes. Non, c'est toujours là. Dans le cinémascope de l'existence, un des projecteurs n'est plus synchronisé. Mais l'image est tellement dense qu'il faut un effort pour trouver ce qui a changé.
Et là, on se dit que c'est impossible. Qu'il manque quelque chose pour tout expliquer. On se prend à chercher des raisons, des explications raisonnables. Elles se laissent trouver par  dizaine, mais jamais tout à fait équilibrées.
Cela devient lancinant. Le regard achoppe maintenant sur ce qui cloche et cherche d'autres détails, d 'autres brins d'herbe. Et ceux ci deviennent évident.
Et puis un jour, au détour de l'anodin, tout devient clair. Les projecteurs sont à nouveau synchronisés.
L'improbable s'est produit. Juste là sous nos yeux.
Il ne reste plus qu'à s'asseoir avec un verre de très bonnes bulles ou tout autre liquide ambré.
L'improbable est toujours de l'ordre du possible.

lundi 14 octobre 2013

Page blanche

Il reste à l'écrire ou plus simplement à écrire.
La page qui s'ouvre ne porte nul signe, nul signet, aucune indication ni de règles à suivre.
Juste rien, de l'inconnu vers lequel on s'avance et dont on ignore tout.
Il ne faut pas emporter grand chose; quelques livres, un peu de musique, des feuilles et de l'encre et ce qui reste d'énergie pour aller au terme de l'histoire.
La page blanche est comme cette profonde nuit qui donne de voir l'étincelle. Un rendez vous qui a sans doute déjà trop tardé.
Tout ce qui a été écrit avant n'est plus de nous. Et c'est bien. On gardera les meilleurs passages, on jettera le reste. Cela n'a plus d'importance. Peut être le destin des grandes maisons vides était-il scellé depuis bien avant nous. Et lorsque l'on se trouve là où justement on ne voulait pas être, alors il convient de changer de place; d'aborder une page autre, à la blancheur d'écume et d'une autre profondeur.

dimanche 6 octobre 2013

Avancer


" L'évidence demeure le bouclier, aux atours séducteurs, de l'ignorance et de la paresse d'une pensée qui fuit les exigences de son angoisse."

Vas au plus profond de ta nuit et tu verras l'étincelle.

Peut être qu'il ne faut rien chercher parce qu'il n'y a rien à trouver. Juste goûter, regarder, sentir, avancer vers soi.

Peut être que le sens n'est pas caché dans d'obscurs bouquins ou de longues théories, mais juste là, sous nos yeux. La salade qui pousse dans le potager, une main d'enfant qui se tend pour avancer un peu plus loin dans l'immensité du jardin, un sourire au réveil, le parfum du café qui monte seul l'escalier, un visage sur une image qui montre qu'à cet instant la vie est bien réelle, et le temps qui passe et emporte tout.
Mais de ce temps nous aurons alors respirer le parfum de la vie.

jeudi 26 septembre 2013

Sylvebarbe


" Je ne suis du côté de personne parce que personne n'est de mon côté"

Il n'y a pas autre chose à ajouter.

 



lundi 17 juin 2013

Atteindre


( Si il y a un seul regard qui s'ouvre sur ces mots, alors ils seront justifiés.
 Le bureau de la poste restante a fermé ses portes, depuis longtemps. Mais cela n'empêche pas la plume electronique d'écrire)

J'ai longtemps cru que que l'on pouvait atteindre autrui avec des mots. Puis j'ai pensé que les gestes seraient à la hauteur de ce qu'il y avait à dire.
Pourtant, il faut se rendre à l'évidence.
Ne peut être atteint que celui qui le souhaite. Il était très naïf de croire le contraire.

Dans l'économie du don, il se trouve le contre-don. S'il est absent, la situation est celle de l'économie libérale. Le règne du pouvoir. Ou celui du devoir.

Mais il y a une chose que le pouvoir ne contrôle pas: la capacité à atteindre l'intérieur de soi. Même si l'intérieur de soi est ailleurs. Sur la crête d'une vague ou la quête d'un absolu.