dimanche 2 janvier 2011

L'ultime colline

Il y a ceux qui disent "Poussière tu es poussière et tu retournes à la poussière". Moi je dis "Tu es lumière et tu retournes à la lumière".
Un homme "c'est un peu de cendres et beaucoup d'eau" mais un homme ce sont des mots et des gestes d'une vie entière.
Qu'est-ce que l'on retient ?
Qui juge ?
Qu'apporte le jugement lorsque tout est consommé ?

Des heures, des journées, des années à sauver et à prendre soin des autres.
Des heures, des journées, des années à prendre soin de ce qui pousse.
Et toujours le verbe haut et cette mémoire des choses et des gens. Il y avait de l'ancien temps en lui. Ce temps d'avant la machine qui se souvient à notre place. Des rancunes tenaces et des amitiés rudes comme le roc. Et toujours cette envie d'expliquer et de comprendre.

Il a franchi l'ultime colline pour rejoindre les hautes terres. Celles où les lactères délicieux poussent en abondance sous les sapinières, celles où les truites arc-en-ciel filent en un éclair dans l'eau fraîche et pure et celles où une Deux-chevaux jaune va de Fontestorbe à Camurac, de Montségur au plateau de Sault, dans le récit vivant et coloré d'un pays et d'une histoire qui furent siens.

Chacun de nous est le fruit d'une longue histoire qui vient du fond des âges. Et j'aime à me dire que celui qui est couché là a été, et sera, pour moi la véritable clef des champs.

In memoriam du Pellat, mon oncle du fond de ma mémoire.