vendredi 27 mai 2011

La polysémie des silences

Comme toute chose le silence s'habille de parures scintillantes ou d'oripeaux de miséreux. Il peut être le manteau des rois lorsqu'il porte dans ses plis le repos de l'esprit, la tranquille évasion vers des univers interieurs ou les profondeurs des prières vers l'infini.





Mais il peut être aussi ce manteau empoisonné jeté sur les épaules du héros, poison qui ronge les chairs de l'âme jusqu'à ne laisser qu'ossements blanchis ou douleurs qui tordent les entrailles.



Lorsque les mots pour le dire ne sont pas là, lorsque juste un silence vient à l'oreille alors qu'un seul mot, une réponse, un compliment, une critique argumentée, presque n'importe quoi, pourrait changer la face du jour, alors la messe est dite.


Il convient de s'en retourner à l'autre silence. Celui qui ouvre vers les horizons que l'esprit dessine sur la trame des jours.

Le silence n'est pas une vérité ni un état de béatitude. Il y a des silences qui tuent et d'autres qui font vivre. Mais ce n'est pas une révélation; c'est ce que chacun peut constater pour chaque chose.



dimanche 15 mai 2011

le rouge et le noir

Des lettres d'airain sur les frontons des édifices, des lois inscrites dans le marbre des tables révélées, des exigences et des devoirs... Mais toujours un pouvoir à l'oeuvre. Pouvoir du prêtre qui contrôle les corps parce qu'ils sait que les esprits lui sont fermés, pouvoir des institutions qui ordonnent les esprits parce que les corps sont innaccessibles. Mais au bout du compte que reste-t-il ?

Le rouge et le noir de la colère, le rouge et le noir de la révolte, le rouge et le noir des amertumes et des ressentiments.

Les mots d'airain ne sont que du métal, le marbre n'est que de la pierre.



Les systèmes sont à bout de souffle, les idéologies donnent encore les réponses comme des phares de signal qui s'épuisent. Dieu est mort depuis longtemps, mais il ne le sait pas, et les colonnes du temple ont été remplacées par les étais d'une vérité qui n'a pas plus de fondement que les autres ("il n'y a pas de vérité, seulement des forces et des appels").


Il reste le rouge et le noir. Comme le vent que rien n'arrête.


Un soleil rouge éclaire la nuit qui commence, ou qui s'achève.