jeudi 10 janvier 2013

Trois Cercles


Il y a dans un jardin, au sud des cartes, trois cercles de pierre, trois cercles concentriques.

Le plus petit est celui qui représente la façon dont le monde vous voit,
Le deuxième est celui qui dessine ce que vous croyez de vous
Le plus grand est celui qui dit ce qu'est votre être en réalité.

Dans ce jardin, à l'ombre des arbres, il ya un banc. Sur ce banc, au clair de lune des nuits d'été, on peut y deviner la présence d'une joie profonde, un peu ancienne mais toujours présente. Elle parle de tranquilité loin des clameurs, elle chuchote la caresse du souffle d'air sur la peau nue ou ces mots si profonds que le sens y vogue sans heurt.

On accède à ce jardin par la vieille porte du fond du rêve; celle qui est à l'abri sous les lierres, un peu rude à ouvrir entre les deux pans de mur eboulés que le temps n'a pas epargné.

J'y vais, de temps à autre (en fait, bien plus souvent qu'à mon tour), et je marche un instant. Toujours trop court.

Parce qu'il n'est pas simple de sentir le poème se heurter aux murs de béton qui s'avancent inexorablement vers nous, il reste le rêve qui transpire dans les gestes.