Ce jour durera-t-il une éternité ou simplement quelques heures? Cela n'a pas d'importance. Parce que nous aurons franchi les portes de la peur qui nous fait ce que nous sommes, alors le goût de la vie sera différent. Nous aurons laissé nos défroques rapiécées aux mains des théologiens et des raisonneurs qui nous poursuivent; nous pourrons nous tenir face au vent en goûtant la morsure froide et la bénédiction de la pluie qui fouette nos visages.
Ce jour sera un jour où l'on entendra le grand rire d'un dieu dans le tonnerre.
Un jour le rêve crève la surface mortifère du quotidien fatal. Bien des regards passent outre, préoccupés de leur soucis qui, quoi qu'il en soit, les mènera au résultat final de l'immense sommeil éternel. D'autres regards sentent que là un air pur, puissant et généreux s'écoule en bourrasques.
La vie est trop brève pour la considérer depuis les horizons inconnues de l'au delà de l'ultime colline.
Le vent, le soleil, la pluie, le feu. Et le tonnerre.
Ainsi je réponds lorsque l'on me demande "quel dieu pries-tu ?"