lundi 28 novembre 2011

Tonnerre

Un jour tout sera clair et chaque chose, chaque élément reprendra sa place et ce jour là, nous pourrons sourire à la tempête qui hurle et au soleil qui se lève parce que nous saurons que le temps qui vient ne sera pas celui de l'amertume.

Ce jour durera-t-il une éternité ou simplement quelques heures? Cela n'a pas d'importance. Parce que nous aurons franchi les portes de la peur qui nous fait ce que nous sommes, alors le goût de la vie sera différent. Nous aurons laissé nos défroques rapiécées aux mains des théologiens et des raisonneurs qui nous poursuivent; nous pourrons nous tenir face au vent en goûtant la morsure froide et la bénédiction de la pluie qui fouette nos visages.

Ce jour sera un jour où l'on entendra le grand rire d'un dieu dans le tonnerre.

Un jour le rêve crève la surface mortifère du quotidien fatal. Bien des regards passent outre, préoccupés de leur soucis qui, quoi qu'il en soit, les mènera au résultat final de l'immense sommeil éternel. D'autres regards sentent que là un air pur, puissant et généreux s'écoule en bourrasques.

La vie est trop brève pour la considérer depuis les horizons inconnues de l'au delà de l'ultime colline.

Le vent, le soleil, la pluie, le feu. Et le tonnerre.
Ainsi je réponds lorsque l'on me demande "quel dieu pries-tu ?"

jeudi 24 novembre 2011

Le règne des Barbus


Ici ils font circuler les femmes sur un trottoir et les hommes sur l'autre (à Jérusalem, quartier orthodoxe), là ils pendent ou lapident une femme pour adultère (Iran), là encore ils jugent "Martine" pornographique parce que l'on voit la culotte de la petite fille (revue Fideliter, France), autrefois ils ont rasé les temples des païens et puni de mort ceux qui s'obstinaient à rendre un culte aux anciens dieux, ils pensent ici que leur dieu lui même leur a donné une terre parce qu'ils sont "élus", ils se sont massacrés les uns les autres pour des virgules dans des texte obscurs et au passage ont éradiqué des peuples qui avaient d'autres croyances.

Ils boivent tous à la même source d'une eau qu'ils fabriquent, celle qui porte leur Vérité, alors que le vrai est une eau limpide qui jaillit du rocher. Et leur règne se fonde par la domination sur la femme qui a le tort, à leurs yeux, d'être celle qui porte simultanément la volupté et la naissance. Et nombreux sont ceux qui tueraient leur père pour le punir d'avoir "connu" leur mère.

( D'ailleurs Je n'entend guère les hurlements des féministes. Peut être parce qu'elles sont aussi abreuvées à cette source d'une Vérité que l'on détient qui induit l'incapacité à penser que d'autres peuvent avoir raison dans leur mode de penser le monde.)

La force des Barbus tient dans leur capacité à générer un discours qui enflamme les jeunes esprits épris de grandes choses, d'absolu et d'ardeur.

Mais leur faiblesse réside dans les contradictions internes et les arguments circulaires de leur Livre et ... dans la curiosité qui anime l'esprit humain.

Pendant des centaines de milliers d'années les hommes ont vécu sans les Barbus. En moins de deux mille ans les Barbus ont changé la face du monde. Ils ont fait croire aux humains que la Terre était à eux.

Mais la Terre n'appartient à personne. Et dieu, s'il existe, n'a nul besoin des Barbus. Ce sont eux qui ont besoin de lui.

Le règne des Barbus s'achève. Le grand Pan est de retour.


jeudi 17 novembre 2011

Detresse



En fait il n'y a rien dans le miroir. Et ceci est vrai pour chacun, aujourd'hui ou demain.

L'atomisation des vies va de concert avec l'agressivité de la modernité. En réponse les esprits et les coeurs se ferment en esperant sauvegarder un micro-espace de survie.


L'existence est devenue simultanément plus facile dans ce qu'elle a de trivial mais extrèmement épuisante au regard de ce qui devrait être le sens. La pression atteint le niveau où elle ne peut se résoudre qu'en pathologie physiologique ou psychique. Avec en prime l'incapacité réelle à atteindre une porte de sortie hors des illusions de fuite en avant.


A quoi se résume la vie d'un homme en ce siècle: travailler non pour vivre mais vivre pour travailler; et travailler pour consommer au pire, au mieux en espérant d'atteindre à la mirifique retraite ( mettre en parallèle ce qui est donné et ce qui est reçu pour un marin-pêcheur ou un couvreur par exemple...) et la fin biologue au coeur du marché de la gérontologie.


La "création de richesses" a remplacé le ryhme des saisons et les cadences de production effacent toute notion de convivialité dans l'ouvrage, et l'ouvrage lui-même.


Tout le reste découle de cette réalité: les enfants qui s'éloignent, l'incapacité à partager une passion, la mort du désir, l'immense detresse que génère la solitude et l'incompréhension pour celui qui refuse d'entrer dans la danse; mais également la violence sociale, les affairismes divers et jusqu'à la destruction de l'éco-système.


La seule lumière à l'Est de l'avenir (vent d'Est, vent divin) est bien que rien de resiste à la modernité y compris elle-même.


Wir sind die Komenden !