vendredi 1 octobre 2010

Le silence

Un monde sans moteur qui gronde au loin ou juste sous la fenêtre, un monde sans avion qui déchire le ciel, un monde sans les haut-parleurs qui prennent la parole sans réponse possible, un monde sans le son des machines, un monde seulement peuplé du bruit du marteau sur l'enclume, de celui de la scie qui refend l'arbre et des cris des enfants.

Ce monde n'existe plus.

Notre silence n'est que celui de l'absence des humains.

Lorsque l'on travaille seul au long cours des années, une autre dimension se fait jour. Celle de la parole de l'interieur. La reflexion sur soi et sur le monde alentour. Avec le temps, chaque bavardage devient un bruit. La parole devrait être réservée à ce qui a du sens.

Les mots qui portent un sens prennent alors toute leur envergure. Et le regard alors perçoit et la plénitude et la vacuité.

Il ne faudrait parler que lorsque il faut du temps pour "dire". Tout comme Sylvebarbe.

La sagesse de l'Ent mérite que l'on s'y attarde. "Je ne suis du côté de personne parce que personne n'est du mien."

Ainsi du silence.

L'autre parole est celle du vin. L'esprit libéré de ses attaches mais non point enchaîné par la beuverie. Le vin donne aux mots une musique qui ouvre une porte dans le silence. Acceptons de la pousser. Il sera temps de revenir au silence lorsque le soleil se lèvera à nouveau.

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