lundi 10 octobre 2011

Tristesse

Elle respire la tristesse; non, c'est la tristesse qui émane de son être.

Elle se montre sous un jour actif voire activiste, trés fonceur, trés entreprenant.


Mais au fond de ses yeux il y a autre chose. Comme des promesses jamais tenues, des rendez vous manqués et, par dessus tout, la conscience que rien ne viendra changer la donne.

La structure mentale est trop ancrée dans les certitudes de la foi, les habitudes trop encadrées de barbelés moralisateurs et du poids des nécessités trop lourdes pour ses épaules.

Les ailes noires planent là, juste au dessus. Et il n'y aura personne pour les effacer à coups de chevrotine d'un grand rire façon grand Pan.

Les dentelles et la bière ne sont pas au menu lorsque l'on abandonne son libre arbitre aux serviteurs, barbus ou non, d'un dieu unique quelque soit son nom.

Quelle blessure profonde ?

Je gage pour le viol licite. Celui dont personne ne parle. Celui qui fait l'épousée objet de la toute puissance de l'homme qui croit que sa virilité est d'honorer son épouse sans se demander si elle se sent honorée d'une façon ou d'une autre.

Il peut y avoir un goufre entre mariage et amour. Et une immensité entre sacrement et réalité.

Les religions instituées n'ont ni déesse ni dieu pour dire l'eros.

D'où la tristesse.

2 commentaires:

  1. Bonsoir,
    Je me permets, puisque tu parles de viol licite, d'évoquer celui, qu'à mes yeux, vivent toutes les femmes de notre beau pays. La première effraction à l'intimité, le plastique froid sous les fesses, le métal des "étriers", des doigts étrangers, du plastique, du métal; quelques cliquetis, des gants dans une poubelle, "c'est bon, vous pouvez vous rhabiller". Epargnons-nous les commentaires salaces des médecins hospitaliers et le regard des étudiants...
    Et je ne trouve rien qui justifie une telle violence institutionnelle, rien d'autre sans doute qu'une volonté de main-mise sur le pouvoir des femmes, volonté de réduire, briser. Et les femmes deviennent leur propre bourreau et bourreau de leur filles...
    Oui, sans doute, certaines sont elles encore un peu plus touchées, un peu plus victimes et portent-elles un fardeau plus lourd.
    Mais nous saignons toutes de cette blessure et notre poil se hérisse lorsque nous en parlons entre femmes qui se sont reconnues, entre sauvagerie et conscience.
    Où sont-elles les femmes pleines de pouvoir, d'amour et de sagesse qui savaient accompagner les leurs dans les moments clefs de leur vie? sans intrusion...

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  2. Oups! Je reprends...
    Où sont-elles ces femmes de pouvoir, d'amour et de sagesse? Nous en avons une chacune à l'intérieur, qui nous vient de la nuit des temps, celle qui sait, "la que sabe"... Elle sait que, quelque part, nous acceptons toutes le joug, parce que nous avons de l'amour à donner. Mais que ce n'est pas grave parce que nous avons assez d'amour et force pour nous aussi.
    Au coeur de nous, nous avons cette vieille femme, elle rit et son rire qui vient du ventre nous emporte comme une vague et nous sauve...

    Othalla, excuse-moi ces longs messages que tu m'as inspirée.

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