mercredi 22 juillet 2009

Les tasses de thé

Nous passons. Nous entrons. Nous sortons. Une tasse de thé ici ou là. Mais qu'est-ce qui importe davantage ? Le liquide que l'on absorbe ou la façon dont il est servi ?
Toute la différence est dans les mots qui dessinent les gestes : "tenez, voilà une tasse de thé." ou "voulez-vous une tasse de thé ?". Dans un cas tout est fait, dans l'autre tout est à faire. Mais qui se soucie des nuances dans un monde qui ne sait même plus ce qu'est un homme et ce qu'il est capable de réaliser pour peu qu'un regard attentif se pose sur son rêve. Les rêveurs sont seuls, immensément seuls.
Que peut faire une tasse de thé virtuelle ? L'enfer est pavé de bonnes intentions; il y en a plein les rues des souhaits et des voeux de bonheur, plein les rues des mots vides et des "je t'aime" qui sont censés remplacer le geste, les dentelles et la main tendue au matin d'une nuit sans sommeil.
Est-ce qu'il y a un moment où il est trop tard pour les tasses de thé ?
Oui. Lorsque les idéologies ont mangé la vie au nom de la Vie, lorsque la foi a réduit le coeur en poussière au nom de la Foi, lorsqu'Eros est mort, crucifié tête en bas, au nom de l'Amour.
Les mots à majuscule nous tuent, comme nous tuent les tasses de thé proposées mais trop rarement offertes.
Je préfère la bière que je me sers moi-même.

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